ORLANDO

Marleen Barr (critique américaine et spécialiste des études féministes scientifiques) comprend Virginia Woolf parmi les précurseurs de la Fabulation Féministe. En particulier la conclusion de son roman Orlando qui «marque le début de la fabulation féministe contemporaine» parce qu’elle se déroule «dans l’espace du fantasmagorique», de ce qui est dépourvu de substance, de l’irréel.

La critique de Barr est l’une des nombreuses et très fascinantes interprétations d’un des romans les plus emblématiques de la scène littéraire mondiale. Pop comme le mythe sait l’être, capable de parler dans le présent, actuel dans sa désuétude absolue, Orlando a été écrit par Virginia Woolf en 1927 et publié l’année suivante par la maison d’édition Hogart Press que elle avait créé avec son mari Leonard Woolf.

Biographie de sa bien-aimée Vita Sackville-West, définit par Nigel Nicholson (fils de Vita) «la plus belle lettre d’amour jamais écrite», Orlando est une révolution dans tous les sens. Woolf a écrit dans son journal qu’elle voulait révolutionner le genre autobiographique, échapper au temps linéaire, à la simple succession de faits et d’événements, revenir au sentiment, raconter l’éternité et la brièveté, le temps de l’existence et le temps de l’esprit. Eros – temps – genre, sont les thèmes sur lesquels tout le roman se concentre avec une écriture ironique, légère, un ton de farce qui est capable de renverser les stéréotypes de genre mais aussi la rhétorique des discours d’amour conventionnels et bourgeois.

Notre travail est né en France où des artistes italiens/es  et français/e se sont rencontrés pour créer une performance qui part de la lecture d’Orlando et qui donne la parole aux grands thèmes du roman, (genre, voyage dans le temps, rapport avec la nature et langage). Le langage étant un des points fondamentaux du travail en ce qui concerne les questions de genre, et la multiplicité des origines des membres de la compagnie permettra la possibilité d’un mélange linguistique à explorer autour du texte et de ses sonorités.

D’après le roman de Virginia Woolf

Mise en scène
du collective

Avec                                Vladimir Barbera, Coraline Cauchi, Francesca Romana Di Santo, Crescenza Guarnieri, Hossein Taheri, Chiara Scalise

Régie Générale

Scénographie et construction des décors

Production
Collectif 36 bis

 

Remerciements
Anis Gras le lieu de l’autre, Le 108, Joelle Klosner,